Une femme fraîchement promue officier de police abat 
                  un voleur, en état de légitime défense, 
                  dès sa première soirée de patrouille. Encore 
                  faut-il prouver la légitime défense : c'est là 
                  qu'un étrange individu entre en jeu.
                  Images léchées où des lumières bleutées 
                  traversent l'écran comme pour souligner des thématiques 
                  fortes, notamment cette fascination toute américaine 
                  pour les armes à feu : le sentiment de puissance qu'elles 
                  procurent. Ainsi que ce regard très masculin sur le métier 
                  de policier et, par extension, la réflexion qui s'articule 
                  autour de la vision de la femme dans la société, 
                  au sein du couple (l'agent devient un objet de "possession", 
                  comme l'est sa propre mère).
                  L'homme illégalement armé et dominateur Vs la 
                  femme ayant usé abusivement mais légalement de 
                  son arme. Voici une œuvre puissante et métaphorique 
                  (le tueur ou le symbole de cette virilité quasiment indestructible) 
                  maquillée en thriller nerveux, violent, véritable 
                  jeu du chat et de la souris, aux dialogues viscéraux. 
                  Un jeu entre une flic et un tueur complètement barré 
                  qui ne cesse de surprendre par son scénario, se refusant 
                  à filer en ligne droite.
                  Bigelow maîtrise son film de bout en bout, sa réalisation 
                  est précise et acérée ; Jamie Lee Curtis 
                  incarne un personnage fort et épais qui crève 
                  l'écran.