Bataille navale.
Une crise internationale risque le monde de mener vers un conflit
nucléaire, comme au temps de la Guerre Froide. Le sous-marin
USS Alabama, et son nouveau commandant en second,
est envoyé sur place pour désamorcer un éventuel
conflit.
Simple, direct et efficace, fluide, documenté, réfléchi,
bien écrit, finement dialogué, tendu, cut, magnifiquement
mis en musique (il y a de faux airs de Das boot,
mais la partition est d'une puissance rare) et avec deux générations
de monstres sacrés. Sans doute manque-t-il ce sentiment
de claustrophobie lié à l'environnement, mais
USS Alabama remplit pleinement son cahier
des charges, totalement décompléxé sans
être pour autant être dénué de réflexion
: doit-on obéir à un ordre que l'on juge absurde
? Une guerre nucléaire est-elle encore probable dans
la mesure où le lancement des missiles est l'affaire
d'une seule poignée d'hommes, dont le simple commandant
d'un sous-marin nucléaire -où le président...-
(avec quelques garde-fous, ici jugés fragiles) ?
Bref, USS Alabama se trouve être l'un
des films les plus solides de son auteur, exposant une double
guerre. La guerre externe, contre l'extrémiste russe,
et celle, interne, entre deux façons de commander des
hommes. Si le film fonctionne, c'est d'une part qu'il s'éloigne
quelque peu du genre, se refusant à n'être qu'un
nouveau film catastrophe sous-marin, et d'autre part parce qu'il
s'avère être une histoire profondément humaine,
une histoire d'hommes et de caractères qui génère
toute la tension authentique de l'oeuvre. Et son réalisme
diégétique à toutes épreuves.
Quand un sous-marin en plongée devient la métaphore
d'une descente dans la conscience humaine...