La femme américaine dans les années 90, dans
le film féministe le plus emblématique de la décennie.
Une serveuse aux amours compliqués et une femme au foyer
littéralement écrasée par son mari partent
en virée pour le weekend. Thelma et Louise
est l'archétype même du road trip, avec ses rencontres,
ses accidents, ses poursuites, ses folies, ses grands espaces,
ses révélations...etc.
Mais le script garde en tête sa thématique : drague
pesante et forcée, viol, vulgarité ; on y parle
conditions des femmes au XXème siècle. Vis à
vis des hommes, vis à vis de la police, vis à
vis de la société ; vis à vis de la justice.
Ainsi que de leur rôle, leur attitude, leur perception,
leur image.
La réussite du film tient autant à son scénario
qu'à ses deux puissants personnages, fabuleusement interprétés
par G. Davis et S. Sarandon : l'innocente épouse et la
femme de tête, deux êtres qui finiront par se ressembler,
criminellement et même physiquement (Scott n'hésitant
pas, alors, à les superposer au montage dans une scène
symbolique). Un air de liberté souffle sur leurs deux
existences, sublimé par les images joliment composées
par le réalisateur, de celles qui vous imprègnent
la rétine à jamais.
Un film beau comme un coucher de soleil, prometteur comme une
route qui file à l'infini, riche comme une grocery au
bord d'une Highway, bouillant comme le soleil du sud américain.
Thelma et Louise est un film intense, libératoire,
euphorisant et pourtant aussi pessimiste que son final devenu
culte... La liberté ou la mort...