Tess est dédié à Sharon
Tate.
Un paysan apprend qu'il possède des origines de nobliaux
: il envoie sa film aînée demander de l'aide à
sa riche famille supposée. Le destin d'une pauvrette,
magnifique N. Kinski, dans l'Angleterre de la fin du 19ème
siècle, destin profondément bouleversé
et rendu dramatique par l'acquisition d'un simple nom de famille.
L'histoire d'une vie, avec ses drames, ses bonheurs et, surtout,
ses désillusions.
Rien de tout à fait bouleversant dans le fond, si ce
n'est ce thème sous-jacent qui précipite notre
héroïne dans une misère encore plus grande
et qui permet au film une lecture différente de ce type
de cinéma. Le scénario développe à
loisir et se penche plus aisément sur la complexité
des relations amoureuses de Tess, mais en gardant à l'esprit
sa raison d'être.
Il n'empêche que l'oeuvre est sublimement photographiée,
Tess sait capter une ambiance d'époque,
et tout participe à cette impression, cette immersion
; la divine musique de P. Sarde, les costumes adéquats,
des décors tour à tour rustres puis fastueux,
et, enfin, Roman Polanski soigne ses cadres à merveille.
Le tout agencé en de subtiles tableaux.
Tess est donc une œuvre picturalement
exceptionnelle, interrogeant la soit-disant noblesse du sang,
les croyances populaires, les liens hommes-femmes, à
travers une œuvre qui sonne historiquement juste.