Retour sur une guerre oubliée.
Un journaliste borderline et son pote perdent tout en l'espace
quelques jours -femmes et appartement- et filent se refaire
au Salvador, où gronde une terrible guerre civile depuis
quelques années. Débarqués dans le chaos
ambiant et témoins des horreurs, ils vont mûrir
et se prendre leur destin en pleine face.
Entre un ton souvent léger, des images crades et des
drames humains à la violence jamais retenue, réaliste
et terriblement édifiante, le film semble vouloir être
une métaphore de l'insouciance américaine d'alors.
En tous les cas Salvador est un témoignage
où la violence de la situation explose au gré
d'un trait d'humour, d'une charge anti-Reagan ou à l'encontre
de l'ingérence américaine. Salvador
est la première œuvre politique du géant
Oliver Stone, regard sur le cynisme de la presse et les délires
politiques d'une amérique post-Vietnam encore obsédée
par les communistes et la théorie des dominos, excuse
pour piétiner le droit international et assoir sa puissance
sur tout un continent. Ce même pays qui fera de même,
après le 11 septembre 2001, avec l'excuse terroriste,
envers un nouvel ennemi (les musulmans) et de nouvelles opportunités
stratégiques au Moyen-Orient. L'histoire qui se répète
toujours puisque les peuples sont amnésiques...
En bonus nous assistons à la maîtrise étonnante
de Stone et au plaisir de revoir le regretté James Belushi.