La vie de Jimmy Hoffa, l'emblématique syndicaliste américain.
A travers le parcours d'un défenseur des camionneurs, Hoffa met en lumière ce besoin essentiel d'avoir un syndicat pour défendre ses droits : d'autant plus aux Etats Unis où la grève et la défense des travailleurs ne sont jamais acquises, n'est pas ancrée dans les mentalités (à cause d'un taux de chômage qui a toujours été historiquement faible, et d'un droit du travail différent de celui que l'on trouve en Europe). Et c'est rien de dire que le film se concentre sur son sujet : le combat pour les droits des camionneurs, envers et contre tout. Notamment en mettant en exergue le bras de fer entre syndicats et patronat, syndicats et politiciens, syndicats et presse.
Le film sait également mettre en avant l'ambiguïté du bonhomme : usant de méthodes parfois peu orthodoxes, voir de violence, de pressions et d'intimidations, de propos racistes, ne crachant pas sur le fric, même illégal, de ses liens étroits avec la mafia italienne et ses démêlés avec la justice. Jusqu'à sa chute...
Hoffa a cependant du mal à nous passionner de bout en bout : il demeure le témoignage d'une lutte toute écrite, même si la mise en scène tire le film vers le haut et que l'immense duo Nicholson / De Vito fait le reste au sein de ce scénario très complet. Scorsesien.