Johnny Depp infiltre Al Pacino : j"te raconte pas.
Et les deux acteurs sont complètement à l'aise dans leur rôle : Pacino prolonge son travail avec Coppola ou De Palma, mais ne joue ici que les secondes mains fauchées qui tente de faire leur place au sein de l'organisation. Depp compose avec génie cet agent du FBI, père de famille pris dans la tourmente d'un job à part qui rogne sur sa vie personnelle ; pris entre deux feux.
Donnie Brasco s'avère être un véritable documentaire sur les affranchis autant que sur la vie d'un infiltré, pour autant le film est émaillé de scènes cultes et justes, mais très cinématographiques dans l'âme (Le cadeau de Noël).
Une belle ambiance règne sur ce scénario, toujours en flux tendu, retranscrivant à merveille ces vies suspendues à un fil, avec, toujour, cette épée de Damoclès qui tournoie au-dessus de la tête de chacun d'entre eux (Donnie, les mafieux et l'épouse), les diverses tensions qui déchirent la vie de ses hommes ; et de ces femmes. L'étau se resserrera irrémédiablement autour de l'indic dans ce festival de faux-semblants au final absolument éblouissant.
La force de ce film réside également dans son analyse des rapport humains, dans la force de leur caractère, dans la puissance retranscrite de ce besoin humain de reconnaissance : celle des mafieux envers leurs pairs, de la femme au foyer envers son mari, du mari envers les mafieux et sa famille. Brillant en tous points.
