Pas très évident de faire la critique d'un film
aussi... marqué au fer rouge et destiné à
un public aussi spécifique (les catholiques américains)
; War room n'est pourtant pas exempt de qualités
si l'on prend le recul nécessaire à tout exercice
critique un tant soit peu objectif. C'est donc l'histoire O
combien banal d'un couple à la belle réussite
sociale qui se déchire amoureusement faute de dialogues
et d'efforts. Et c'est également l'histoire -pas assez
développé- de la rencontre avec une vieille dame
diffusant sa sagesse à qui veut bien l'entendre. Si l'on
a connu le réalisateur beaucoup plus inspiré derrière
la caméra, en tout les cas plus à l'aise dans
l'action que les longs dialogues, ça reste une oeuvre
de vulgarisation religieuse où l'on recherche la solution
à des problèmes rationnels d'un quotidien que
l'on a sans doute tous vécu, solutions que l'on trouve
ici dans la foi en Dieu. Moderniste, peut-être, mais d'une
très grande maladresse, pour ne pas dire d'une immense
naïveté ; comme si le film refusait tous efforts
théologiques sachant qu'il s'adresse à un public
conquis d'avance. Cependant il faut bien avouer la sauce prend
dans la mesure où l'on apporte au film son vécu,
ses propres croyances et que l'on élargit cet horizon
un peu strict (le film n'est clairement pas assez universel
et ouvert à un large public). Recentrer sa vie sur ses
enfants et sa famille, rejetter l'appât du gain à
tout prix, celui qui finit forcément par pervertir les
braves gens (égoïsme, mensonge, tromperie...etc).
La croyance est ici un bâton de pèlerin qui permet
de se relever des dures épreuves de la vie, mais elle
n'empêche pas de faire des efforts en tant qu'êtres
humains au libre arbitre incontestable et ne pas s'en remettre
uniquement au divin (ce qui reste particulièrement vrai
dans le film pour le mari). Le message du film, dilué
et guère mis en valeur par l'auteur / réalisateur
est extrêmement positif et je pense que tout un chacun
peut y puiser dedans : le principal enjeu de l'existence est
de devenir meillleur, meilleur pour soit et pour les autres.
Ce film parle de cette modestie inhérente à la
croyance : nous ne sommes rien sans le divin, l'amour de Dieu
-que l'on y croit ou pas, que l'on croit à tout autre
chose- est transcendant et permet de nous surpasser ; il est
comme un professeur, un guide, et nous sommes ses élèves.
Un film qui reste comme une longue prière de gospel :
beau mais assez étrange pour qui n'y est pas contumier.
Ouvrons nos esprits : cinématographiquement pauvre, cette
oeuvre naïve ne peut que faire du bien alors ne la rejettons
pas en totalité.