Prêt à tout.
La valse des pantins suit le fan number one,
à l'imagination et à la ténacité
débordante, d'un animateur de Late Show, superstar en
état de grâce. De Niro campe ce fan, comique raté,
naïf, s'accrochant comme une tique, irritant, doux rêveur,
un peu fou ; vivant toujours chez une maman invisibilisée
par ce phénomène exubérant. De Niro excelle,
maîtrisant à la perfection un personnage extrêmement
complexe et fin, dans un quasi one man show, développant
une personnalité vivant de chimères, menteur pathétique
s'étant créé, enfermé dans un monde
à lui, un monde idéal. Il n'est qu'un gentil dingue
qui perd pied avec la réalité et entre dramatiquement
dans la vie de son idole. Et le personnage interprété
par S. Bernhard n'est pas en reste.
Rare comédie dans la filmo de Scorsese, comédie
où l'on rit parfois jaune, La valse des pantins
est une oeuvre qui s'immisce dans la tête de
son héros, fait vivre son idéal aux spectateurs,
ses rêves éveillés, son délire obsessionnel
de réussite. Jusqu'à l'excès.
Voir J. Lewis en superstar, lorsque l'on connaît son manque
de reconnaissance dans son propre pays, est ironique et sonne
comme une belle revanche. Méconnu du grand public, La
valse des pantins reste pourtant l'un des meilleurs
films de Scorsese : une parfaite tragi-comédie douceâtre.