Un moment d'égarement était
plein de promesses : celle du trio Richet - Cassel - Cluzet
; excusez du peu. Mais le résultat n'est pas du tout
à la hauteur de leur talent respectif : alors il faudra
aller chercher les responsabilités du côté
du scénario (Richet... mais également L. Azuelos
!). Si le réalisateur essaie de mettre de la vie dans
cette pseudo-étude de la jeunesse actuelle (sic ! Une
vision machiste et dégradante de la féminité
adolescente), de l'amitié et des relations père
/ fille, il finit par s'enliser complètement. Un gâchis
de talents. La faute également à ce rôle
de jeune fille "amoureuse" insupportable, très
mal interprétée, mais également très
mal dessinée, et dont le scénario ne semble trop
savoir comment la faire évoluer sitôt que celui-ci
bascule dans une relation charnelle. A l'image par ailleurs
du scénario dans sa globalité, tâtonnant
quand il ne finit pas par se fermenter dans de lourdes approximations
(Cluzet est excellent mais son rôle franchement limite
; le personnage joué par Cassel agaçant à
force de tergiverser) ; l'apocalypse attendue par la révélation
est écraser de bons sentiments, d'autant plus que celle-ci
est soutenue par une séquence proprement risible (tiens
: si j'annonçais à mon pote, alors qu'il est armé
et dangereux, que j'ai couché avec sa fille, mineure
?). C'est tellement niais derrière ces allures de love
story adolescente (on ne voit jamais d'amour dans ce film :
il en est même la négation complète), mais
je ne crois pas cette naïveté jamais volontaire,
n'explorant pas vraiment le sujet et le survolant, le surjouant
pour palier à ce manque. Pire encore, la morale est simplement
hideuse : coucher avec avec une ado presque majeure serait moins
choquant que voir un sexagénaire essayer d'emmener une
trentenaire dans son lit alors qu'il est marié ? Cela
ne dépasse pas le stade de l'écran et la diégèse
franchouillarde d'un cinéma qui ne peut s'empêcher
de dénuder jusqu'à ses plus jeunes actrices plutôt
que d'aller au fond des sujets et justifier son statut mensonger
de "cinéma intellectuel". L'exact anti-thèse
du Lolita de S. Kubrick...