Un homme idéal possède plein
de qualités... et un énorme défaut. S'il
est très largement supérieur à un récent
film traitant autrement du même sujet (Les yeux jaunes
des crocodiles), on est en droit de se demander si tout n'est
finalement pas résumé... dans son résumé
? Pourtant le film ne manque pas de nous parler : il traite
de cette frustration que connaissent tant les écrivains
amateurs rêvant de gloire ; mais il va pourtant couper
court à notre imaginaire à force d'en manquer,
de l'imagination, et de manquer de nous surprendre en développant
linéairement et de la façon dont on l'attend son
excitante idée de départ : le pauvre déménageur
qui se rêve écraivain vole un manuscrit, il connaît
la gloire, mais sa chute d'autant plus rude. Ses qualités
? Le réalisateur met vraiment tout ce qu'il a dans le
film (excusez-moi ces quelques mots mais : oh putain qu'il est
bon ce Y. Gozlan, ne le perdez pas de vue !), Niney fait exploser
tout le talent qu'on lui connaît déjà, la
musique est aux cordeaux et le montage possède un timing
parfait qui permet de nous donner quelques sueurs froides. Non,
vraiment : le problème de ce film reste son scénario
: on n'attend bien vite plus rien de lui, même s'il se
démène pour sursauter comme il peut (l'exemple
parfait de la scène introductive qui se révèle...
mais fondamentalement ne révèle pas grand chose),
évite quelques écueils (on passe vite sur ses
instants de gloire) mais déroule son discours un rien
tristement et, s'il ne ménage pas son imposteur, en fait
même un peu trop (il n'a vraiment pas de bol ce gars...).
Il y a de la pression, entrecoupée logiquement d'espérance,
c'est terriblement efficace formellement, mais rien à
faire, l'histoire manque complètement de nous surprendre,
voir de nous prendre à revers, ce que l'on attendait
d'un pareil pitch.