| Un été à Quchi 
        nous parle d'un thème cher au cinéma chinois (taiwanais) 
        : le grand écart d'une société entre richesse capitaliste 
        (les parents overbookés) et pauvreté paysanne (le grand-père 
        qui pense vivre "comme à l'hôtel" dans sa nouvelle 
        maison), entre ville et campagne (la population des écoles, les 
        risques de typhons), entre modernisme (divorces) et tradition (les pierres 
        dessinées), entre jeunes et vieux. Un film comme une leçon 
        de vie, le retour (impossible comme le signifie la fin) à la nature, 
        aux valeurs simples, une oeuvre apaisante, drôle et sensible. La 
        réalisation paraîtra très sobre de prime abord mais 
        tout, ou presque, se joue du côté de la recherche picturale, 
        par de petites touches, des cadrages sensés ; et il suffit de regarder 
        le réalisateur filmer ses personnages globalement en plan-pied, 
        laissant de l'espace, de l'espoir au-dessus de leurs tête et gardant 
        leur pieds fermement ancré dans le sol (hors champ), dans l'illusion 
        des traditions. Le montage atypique en forme de patchwork de sensations 
        n'est pas innocent dans le bien-être qui nous envahit. C'est un 
        beau regard sur une société encore lointaine, une oeuvre 
        simple qui m'a permis de renouer avec ce type de cinéma posé 
        (ça me rappelle H. H. Hsien), qui fait un bien fou de par sa sensibilité 
        artistique... différente. |