Une promesse devait contribuer à me
prouver que P. Leconte est un grand réalisateur lorsqu'il
n'a pas le malheur de s'atteler à de basses comédies
franchouillardes... mais ce film n'est tout simplement pas ma
tasse de thé : mielleux au possible, sans l'ombre d'une
intrigue (il est même rare de voir tant de vide au cinéma
de ce côté...), à peine moins guindé
que du J. Ivory lorsqu'il pratiquait le même genre : de
l'art naïf, simpliste et d'un ennui mortel. L'ascension
fulgurante d'un orphelin dans la société allemande
du début du siècle passé pouvait nous transporter
sur les hauts sommets politiques (l'action se situe juste avant
la 1ère guerre mondiale), sociaux (le code de l'Allemagne
du XXème), culturelles (les moeurs de l'époque)
ou économiques (l'expansion de l'industrialisation germanique,
voir les débuts de la mondialisation) : mais rien de
tout cela nous sera proposé... De plus le parti-pris
de la réalisation m'interpelle : pas vraiment élégante,
bourrée de vilains tics (les espèces de staccato
disgracieux, notamment), on sent que Leconte tente de faire
du neuf avec du vieux, caméra à l'épaule
aidant, mais ne parvient jamais vraiment à innover. Le
scénario va trop vite en besogne, se contente de bien
peu (love story dans le contexte sociale de l'époque)
et non seulement ne sera jamais surprenant, mais alignera tous,
absolument tous les poncifs de la littérature de l'époque,
sans une once de psychologie pour relever le tout. C'est bien
vite dégoulinant, trop attendu et l'intérêt
dramatique surgit à 10 minutes de la fin... Extrêmement
fade.