Quand David Lynch filmé l'antithèse d'un film 
                  de Lynch. Si ce n'est la musique twinpeaksienne & angélique 
                  de l'incontournable Badalamenti ainsi que la caméra offrant 
                  de longs plans, suaves, presque intriguants, à la précision 
                  lynchienne.
                  Le film aurait pu s'intituler "Une histoire simple", 
                  et c'est là que réside la différence d'avec 
                  les autres œuvres du maître de l'étrange : 
                  simplement drôle, tournant autour de gens humbles, mus 
                  par des sentiments pures, troublés de drames bassement 
                  humains ; une trame simple sur des images dépouillées. 
                  Avec un rôle principal tout en nuance. Et c'est sans doute 
                  cette simplicité étonnante qui fait jaillir une 
                  vive émotion de cette œuvre : l'histoire d'un vieil 
                  homme qui ne souhaite pas mourir avec des regrets, ceux d'un 
                  drame passé qui a hanté toute son existence et 
                  qui hante constamment l’œuvre. Une aventure à 
                  taille humaine, pleine de richesses, à la fois réflexion 
                  sur la vieillesse et ode à la famille ; notre bien le 
                  plus précieux. Notre fagot.
                  Lynch pousse son film juste ce qu’il faut pour qu’il 
                  garde toute sa chaleur, toute son humanité, toute sa 
                  véracité, toute sa profonde sagesse. Voici l’Amérique 
                  rurale, celle des petites gens, des vieillards… avec cette 
                  petite et sublime folie bien américaine en plus, celle 
                  de vouloir toujours retourner sur la route, se déraciner 
                  pour mieux construire, une idée poussée à 
                  l’extrème pour notre plaisir et notre cœur. 
                  Une oeuvre aussi puissante qu'agréable, reposante et 
                  extrêmement émouvante, un film qui me file toujours 
                  des frissons et me redonne confiance en l'espèce humaine.