Almodovar a réalisé l’exact antithèse du film hollywoodien et le résultat est… exactement le même ! Comme s’il s’était mordu la queue : logique. Entre « tout le monde il est beau, gentil, poli fidèle et lambda » et le « tout le monde il est vieux, laid, triste, malade et travesti » il n’y a finallement pas tant de différence.
Qui plus est, outre ses outrances grand-guignolesques, on baigne dans un genre où la médiocrité est reine absolue : le mélo. On a quand même droit à une nonne qui se fait un travelo, tombe enceinte, est atteinte du sida, a un père débile et meurt en accouchant ! C’est plus du surlignage : c’est de la signalisation d’aéroport. Bien sur Almodovar est doué, c’est également un grand professionnel, mais son film nous dégoutte, comme nous dégouttent ces films larmoyant où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ; il nous dégoutte plus par son miel scénaristique que par ses délires sexuels déviants. Tant de laideur font mal aux yeux et la mièvrerie, même déviante, c’est vite rasoir.