Corneau, plutôt bon conteur et réalisateur, nous assène un film anti-cinématographique douloureux et abrutissant... fort heureusement de façon discontinu. Si peu sûr de sa réalisation, de son impact, de ses acteurs et de ses images il se voit obligé de nous faire le commentaire à l'aide d'une voix off crétinoïde sensée nous raconter exactement ce que l'on voit sur l'écran !!! Rappellons qu'une voix off, à l'instar d'une musique, d'un mouvement de caméra, est là pour commenter, dire autrement, transcender, critiquer, bref : nous apporter quelque chose. de nouveaux par rapport aux images (ce que la voix de Depardieu fait). J'eu un instant peur de devoir souffrir 1h55 de douleurs intellectuelles où l'on aurait qu'une seule envie : fermer les yeux et écouter, histoire de ne pas passer pour un idiot ! Un partie-pris tellement grossier de la part de ce réalisateur, dont je respecte énormément le travail, que je ne me l'explique pas. Bien sûr, ce défaut n'assombrit qu'un moment du film. Le reste se doit d'être digéré en faisant abstraction de cette faute : un reste très austère, joli, qui aurait mérité un traitement moins rigide (la belle histoire de l'art et de la reconnaissance...l'art et l'argent) pour ne pas laisser le spectateur s'enfermer dans l'idée que cette musique est très, très... austère. Et l'art avec... C'est d'autant plus triste que ça n'est absolument pas vrai.