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Le tombeau des lucioles
Budget = 3,7 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - 30 000 entrées
BOX OFFICE USA = 0,158 / 0,517 M$
BOX OFFICE Monde = 12,6 M$
 

La nuit du 21 septembre 1945, je suis mort...
Images sublimissimes pour une œuvre à la délicatesse intense. Sans concession. Le tombeau des lucioles s'impose déjà comme le plus grand film d'animation de tous les temps. Il nous raconte la guerre des adultes (les terribles bombardements américains à Kobé, sur des civils) vue par le regard d'enfants jetés sur les routes. On cotoie avec Seita et Setsuko la mort -omniprésente-, la violence immodérée et sang, la destruction, l'extrême misère et toutes les bassesses du comportement humain. Le film est extrêmement dur, presque insupportable parfois. J'en veux pour preuve l'une des dernières scènes, dont la froideur résonne avec les rires d'enfants et cette mélopée dont on ne sait trop si elle est nostalgique, mortuaire ou tout simplement triste...
Cinglant et impitoyable, le film parait cependant techniquement très simple, avec des graphismes qui délivrent une certaine douceur, les couleurs étant délavées ; ce qui ne les empêchent nullement d'être extraordinaires ces images, cette simplicité devenant soudainement leur raison d'être. De même la composition musicale permet de mettre un peu de distance avec l'horreur ambiante.
Le tombeau des lucioles est une oeuvre sur les liens et cet amour fraternel indéfectible, tout autant qu'à propos de la survie, de l'isolement, états en rien naturel chez deux enfants : où comment ils tentent de survivre à la guerre, loin des leurs ; deux enfants qui ne sont pas à leur place, deux enfants emmenés par le téméraire Seita qui fera mine de pouvoir prendre en charge sa petite soeur jusque dans les situations les plus critiques. Œuvre magique et magistrale, à la sensibilité exacerbée, à fleur de peau, d'une justesse incroyable quant à décrire le monde innocent de l'enfance, douce inconscience faite de petits bonheurs. Il suffit de repérer les mimiques de Setsuko, des larmes aux rires pour que le sujet fusse parfaitement cerné.
C'est aussi un véritable choc émotionnel de chaque instant, chacun accompagné de ces fameuses lucioles, signe d'un espoir, comme une lumière éphémère et fragile (Setsuko en écrase d'ailleurs une inconsciemment) qui s'éteint avec l'arrivée du jour. Comme ces petites âmes annoncées par le début du métrage. La fin n'est pas larmoyante mais il est proprement impossible de ne pas y succomber... L'une des premières images de l'histoire prend alors tout son sens, la mélodie finale vous emporte à jamais et on se rend compte combien le choix dans le montage du film prend toute son importance. Toujours la même émotion intense, la même force ravageuse. Les mêmes larmes impossibles à retenir.

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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