Timbuktu me parait bien trop léger
pour obtenir les grâces de l'Académie des César
; il l'a été pour les juges cannois. Si les images
sont incontestablement exceptionnelles, celles-ci rythment les
moments de la vie d'une famille touareg et la "philosophie"
salafiste de terroristes venus envahir la place ; on laisse
toutefois un peu de place à l'imam garant de la didactique
islamique (quoiqu'un peu faible sur ses assises quand aux conditions
pourtant claires des mariages...). Et la réalisation
y est hocquetante, tour à tour fascinante (le plan large
lors de la rixe du berger) ou franchement ratée (certains
dialogues sont filmés sans réelle logique). Le
film s'avère extrêmement simpliste, pour ne pas
dire parfois simplet, assurément destiné à
un public de néophytes (le Jihad et son appréciation
falsifiée), ce qui en fait une oeuvre bacale, une leçon
partielle et sans âme, n'allant même pas à
l'essentiel, globalement très ennuyeuse et jamais convaincante,
trop "soft". Il lui manque un fil conducteur autrement
plus solide, une démonstration autrement plus forte et
précise ; autres que des mises en parallèle peu
délicates et une dénonciation carrément
molle. Plus de cette poésie aux élans métaphoriques
aurait également été bienvenu (Cf. le terroriste
coupant à la mitraillette les herbes qui dépassent
de la dune, comme il le ferait d'idée qui ne lui conviennent
guère). Très décevant.