Jutland parano... Une photo aussi belle qu'un conte de fée ; mais
ce conte de fée n'est pas forcément pour les enfants (d'ailleurs
la référence du film reste Alice au pays des merveilles,
oeuvre très adultes car complexe), il est à la fois gai
et vraiment morbide puisque la mort (celle de la mère, celle du
père, les "momies", l'accident final) y est constamment
confrontée à l'amour (un amour découvert et encore
interdit...). Les personnages sont tous fous et névrosés
et l'auteur étudie la vie grandissante d'une petite fille dans
ce monde aux apparences douces et suaves mais dont la réalité
est plus glauque. L'histoire est par ailleurs tout aussi dingue, très
touffue, parfois à la limite du fantastique : on y parle de l'imagination
des enfants (ces adultes ne refusent-ils pas à leur manière
de grandir : combattre la mort, partir en vacances tous les jours, s'évader,
lutter contre des monstres...etc) ? Ce film parle également de
la perte d'innocence de cette gamine dont la vie vie tourne uniquement
autour de ses jeux (les poupées dont il ne reste que la tête,
les jeux avec Dinkens, d'autres plus morbides). C'est une oeuvre très
personnelle, un conte moderne d'une très grande liberté
de ton et d'esprit, le genre de film anti-Hollywoodien qui vous marque
profondément, un film parfois excessif (le jeu des acteurs adultes,
volontaire), envoûtant, drôle, fin et complètement
décalé. |