La tête
haute ou le parcours d'un très jeune déliquant,
quasiment depuis le berceau, sur le mode "documenteur".
Mais plutôt que de s'attacher aux faits et gestes inciviles
de notre "héros", le scénario tire le
rideau afin de nous faire découvrir l'envers du décor
: juge, procureur, éducateurs ; et le travail de ces
gens de l'ombre pour remettre sur les rails de jeunes gens qui
pour beaucoup ne mériteraient que de groupir ad vitam
aeternam dans une geôle froide. Un peu à la façon
de Polisse, le film se centre sur l'Humain,
restant à fleur de peau grâce à la présence
d'une vraie révélation (l'acteur principal qui
envoie vraiment du lourd), bien aidée de l'immense C.
Deneuve et du totalement bluffant B. Magimel dont je ne suis
pourtant pas forcément le plus grand fan. Reste peut-être
que sur le fond, sans véritable "scénarisation",
sans l'ombre d'un brin de fiction, ce genre de profil n'aura
pas grand chose à nous apprendre : les tenants et les
aboutissants nous les connaissons (12 ans d'Education Nationale
aidant...), même s'il est fort louable de parler de ces
citoyens complètement paumés, enfoncés
dans leur crasse et déconnectés du monde réel
car non-éduqués (tous les acteurs du processus
de réinsertion ne font d'ailleurs qu'éduquer),
mais loin d'être bêtes, simplement livrés
à leurs bas instincts (ce sont des enfants qui font des
bêtises...) en l'absence d'un encadrement "adulte"
et surtout responsable. Ce film reste plein d'espoir bien qu'il
semble nous prouver que la société ne donne que
les moyens de panser ses plaies plutôt que de les prévenir
(la pauvreté restant la cause principale, le mimétisme
infantile un autre axe) ; les espoirs donnés par une
société qui essaie de ne laisser personne sur
le bas-côté, d'une société où
des anonymes s'investissent pour des causes parfois perdues.
L'espoir d'un petit enfant, espoir toutefois laissé en
suspens...