Un pitch complètement dingue ; mais vrai.
Le résident d'un pays (fictif) est bloqué dans
la zone internationale d'un aéroport américain
lorsqu'un coup d'état secoue son pays et invalide ses
papiers.
Spielberg pointe du doigt les lois de son pays vis à
vis de l'immigration, même "légale",
relevant leur inhumanité et leur bétise, autant
qu'il met à mal l'administration américaine post-11
septembre, tatillonne, globalisante et sans compassion. L'Amérique
qui ouvrait ses bras aux pauvres, aux ambitieux, aux persécutés,
se referme sur elle-même, s'ankylose et de déshumanise.
Et, dans ce lieux de passage lui même quelque peu inhumain,
il y recherche un rien d'humanité. Et le trouve.
Spielberg colle à son personnage, explore l'espace avec
lui, s'amuse d'un situation extravagante et apporte sa touche
de finesse.
Hanks s'amuse à l'évidence et met beaucoup d'humour
dans son personnage, mettant l'art de la bouffonnerie à
contribution. Il campe de ce fait un étranger pétri
d'altruisme, doux, charmant -même dans l'adversité-,
fin psychologue, toujours de bonne humeur, amoureux et touchant,
comme tout un chacun, comme une allégorie peut-être
nécessaire pour nous faire comprendre -si besoin était-
que ces immigrants n'ont comme seule différence que de
parler une autre langue que nous.
Et des seconds rôles sont sublimes, avec chacun des histoires
hors du commun ou d'une magnifique banalité.
Un film incroyablement drôle et bon ; humainement bon.