L'original brillait par sa sobriété, des
personnages forts tenus par de magnifiques acteurs, c'était un
film sur la manipulation, le mensonge et la vérité, dialogué
au ciseau. Le remake ne perd absolument rien de tout cela, bien au contraire.
Quand Miller parraissait un peu froid et rigide, Hopkins s'attache aux
détails d'une atmosphère tendue et hispanisante (bruits,
regards, mouvements... etc) et se montre carrément brillant lors
des scènes de remémoration ou de reconstitution (les acteurs
revivant la scène intérieurement). Les acteurs n'ont rien
à envier à leurs prédécesseurs et les dialogues
sont tout aussi brillants (le rôle de l'inspecteur). Tous participent
à un film racé, précis et foudroyant, de ceux qui
vous font trépigner d'impatience quant au dénouement. Qui
plus est lorsqu'il a l'intelligence de prendre le spectateur à
partie (les scènes de remémoration, justement) et le prend
au jeu de la... suspicion (ça nous rappelle un certain Bryan
Singer). Ce qui devrait être une enquète policière
s'avère alors une mise à nue d'un couple à la dérive,
impudique et presque immorale. Hopkins a fait du chemin et beaucoup de
progrès. Un film qui n'a pas à rougir et que l'on se doit
de revoir une fois la fin connue.
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