Zemeckis revisite D. Defoe.
Le patron de la succursale russe de FedEx, à la situation
confortable et la vie accomplie, s'écrase sur une île
déserte lors d'un voyage d'affaires en avion.
Après une séquence de crash aérien, vécu
de l'intérieur et mémorable, Chuck Noland se retrouve
donc seul au monde. Loin de romancer son scénario, Zemeckis
recherche l'angle réaliste du propos : les angoisses,
la recherche active de nourriture et d'eau potable, d'un moyen
de faire connaître son existence, de faire du feu, de
palier à la solitude et surtout de s'évader ;
de même que montrer sans fard l'évolution de l'état
physique (en dépassant le stade de la longue barbe) et
mental du naufragé. Soit un indubitable retour à
l'essence et aux instincts primaires de l'espèce humaine.
Même si n'importe qui aurait, dans une telle détresse,
ouvert immédiatement tous les paquets et certainement
pas attendu 5 ans pour essayer de faire un radeau !
Je me rappelle n'avoir pas tellement apprécié
le film à sa sortie, trop inspiré à vrai
dire ; quand est-il aujourd'hui ? Seul au monde
est selon moi un fantasme humain grandeur nature : qui n'a jamais
rêvé de se retrouver dans ce genre de situation,
aussi aventurière, qu'exotique, dangereuse et excitante
?
Seconde aspect : le côté immersif du scénario
; il ne semble y avoir aucun échappatoire, et pour le
personnage et pour le spectateur : aucune image des recherches,
de la famille et des amis en pleurs. Nous restons tout aussi
coincés que Chuck (et Wilson) sur cette fichue île
!
C'est également une oeuvre qui tourne autour de la question
des choix que l'on effectue et du destin... le choix de partir,
de ne pas faire sa demande en mariage. A ce titre la fin, loin
de la happy end de rigueur, nous permet de capter les conséquences
d'un simple choix de vie. Prendre un chemin plutôt qu'un
autre.
Enfin : Tom Hanks est lâché dans la nature dans
un quasi one man show et il nous régale de A à
Z.