Le sel de la Terre est l'un des plus beaux
films de Wim Wenders ; et oui, je parle bien de l'auteur de
ces monuments du 7ème art que sont Paris,Texas
et de Alice dans les villes. Un documentaire
tour à tour bouleversant, profondément déprimant
et nourri d'espoir. Plus brut et tellement moins scénarisé
que les films Disney Nature, tellement plus sincère,
c'est une rhapsodie qui imite la vie, la vie du photographe
S. Salgado. Des images renversantes pour la découverte
du travail de cet artiste absolument fascinant : des instantanés
qui laissent passer tellement de choses, de sentiments, d'émotions
; des témoignages essentiels, aussi beaux que d'une rare
violence, de douloureuses images qui en disent bien plus long
que de longs discours. Une beauté cachée derrière
les pires horreurs dont seuls l'espèce humaine en semble
capable (quel autre animal a massacré ses congénères
avec autant de rage, d'inconscience et de folie ?). Un témoignage
plein de détresse qui laisse d'une part entrevoir que
l'humain, l'espèce la plus évoluée, la
plus intelligente, la seule douée d'une conscience d'être
et de devoir un jour mourir, est un monstre à l'histoire
sanglante ; d'autre part qu'il est également capable
du meilleur s'il se rapproche de ce qu'il est réellement
: un animal qui se doit de retrouver son harmonie dans la nature
s'il veut à la fois survivre et cesser cette frénésie
de destruction qui le mènera à sa perte. Ce film
est une authentique perle.