Secrets d'état pâtit sans doute
du fait que, si l'on connait le pitch du film, les 30 premières
minutes sont des plus longues et que, plus tard, l'enquête
en question n'élève pas vraiment le débat
dans la mesure on l'on imagine les tenants et les aboutissants
de l'affaire et que les détails n'ont alors que peu d'importance.
Le film va même se tasser et par ailleurs générer
un véritable ennui. Voilà, voilà : le gouvernement
américain, via la CIA -qui n'en était pas à
ses premières exactions de son histoire- a utilisé
le traffic de drogue non seulement pour financer des rebelles
en Amérique du Sud, mais en balançant leur merde
sur les populations défavorisées de leur propre
pays ! Sincèrement j'ai eu grand mal à me concentrer
sur cette histoire, pourtant dingue et abjecte, à m'y
intéresser en faisant semblant de m'étonner -en
2015- que ce genre de chose puisse émaner d'un gouvernement.
Cela parait aujourd'hui presque dérisoire, habituel,
peut-être parce que trop loin d'un Watergate et trop proche
d'un Monicagate, ce qui justement rendait cette histoire méconnue
du grand public et donc méritante, tout autant que frustrante
en regard de l'Histoire. Hélas il n'y a rien pour nous
fasciner dans ce film sinon les étapes habituelles et
obligatoires de ce genre de scénario : affaire qui tombe
par hasard sur la tête d'un petit journaliste, investigation,
découverte, déni des intéressés,
déshonneur du journaliste...etc. Le film est bien trop
mou pour être ce qu'il aurait pu / du être : un
thriller qui vous prend aux tripes. Il aurait été
également et sans doute plus glorieux de questionner
le spectateur autour de cette affaire, l'interpeler au-delà
de celle-ci : quelles sont les valeurs de cette soit-disante
démocratie qui se plait à donner des leçons
de morale de par le monde ? Quelle est la véritable valeur
de notre vote de citoyen si l'on ne peut pas faire confiance
à nos dirigeants ? Alors le film aurait été
vraiment passionnant, profond et surtout dérangeant...