La passion. L'amour ? L'amitié. Respire
surprend tout d'abord son monde de par sa réalisation
donnant un véritable point de vue sur le film : tantôt
caméra à l'épaule, tantôt avec des
plans et des mouvements plus étudiés et subtiles.
Ce qui inquiète le spectateur, c'est le sujet très
bateau : la petite nouvelle de la classe qui va prendre beaucoup
de place ; et le problème s'accentuera dans la mesure
où le film ne trouvera pas le ton qui lui convient, ne
dépassant jamais le cliché (jeunes = teuf, beu,
love, lycée, potes, alcool, sexe... on ne nous épargnera
ni la scène de baiser saphique ni celle du "pipi").
Et c'est cette lassitude scénaristique qui finira par
réduire les efforts de réalisation, le film s'étirant
par manque cruel d'originalité, de personnages ne sortant
jamais des sentiers battus (Ma meilleure pote devient odieuse)
avant de se dévoiler sur le tard ; au bout d'une petite
heure. Son thème (la domination), ses processus (l'admiration
devenant une faille, une faiblesse ; le tout mâtiné
d'un exécrable modèle parental et donc de mimétisme
involontaire). L'oeuvre s'avère être psychologiquement
très fine et reprend du poil de la bête sur la
fin... c'est-à-dire jusqu'à ce drame inévitable,
celui qui se transformera en fait divers que l'on épluchera
dans les journaux, le jugeant par les faits sans véritablement
le comprendre. Un film à mon sens vraiment mal équilibré
et c'est très dommage : il en aurait été
bien plus puissant et "sauvage".