Une œuvre sexuée et formidablement musicale, aux
rythmes entêtants ; c'est sans aucun doute la plus grande
composition de Pino Donaggio : écouter et voir la manière
dont sa musique métamorphose une scène d'allure
banale (celle au musée) en un flamboyant opéra
visuel est quelque chose d'unique et de subjuguant. De même
la photo baignée de lumière -hamiltonnienne- dans
les arrière-plans permet aux spectateurs de se concentrer
sur les 1ers plans.
On retrouve déjà dans Pulsions certains
éléments essentiels du cinéma de De Palma
: les jeux de regards, les split screens, les caméras
suggestives, de l'audace visuelle, une signature qui pose les
bases de ce que sera la recherche formelle chez cet auteur.
Tortueux, hitchcockien, certe, mais ce polar se rapproche plus
d'un giallo dans ses thématiques sexuelles et meurtrières,
jusque dans la structure de l'enquête.
Reste que l'intrigue est sans doute un peu molle, malgré
le twist, le scénario tergiverse à propos de pulsions
sexuelles, de transexualité sans pour autant composer
une oeuvre assez solide dans sa globalité.
A noter qu'il s'agit de l'une des nombreuses apparitions de
ses deux acteurs fétiches : Nancy Allen (également
ex-femme) et Dennis Franz.