La prochaine fois je viserai le coeur est
un film "ni-ni" : pas raté du tout, voir assez
maîtrisé, mais n'allant jamais nous chercher pour
nous embarquer définitivement. Sans doute que le réalisateur,
pourtant avec un sacré potentiel, ne se montre pas assez
souvent, à l'image de la somptueuse et virtuose première
scène, applatissant son film, le lissant alors qu'il
pouvait nous faire ressentir plus de ténêbres,
de soubressauts, verser vers l'horreur, pas très loin
du fantastique (le peu de visions du tueur). Finalement c'est
le portrait détaillé d'un serial killer, sans
nul autre explication (il est aliéné), sans grande
originalité non plus mais avec certains aspects marquants,
certaines scènes qui submergent, un peu à la manière
d'un Millenium. Canet est bon mais manque également
de nous transmettre toute la puissance meutrière de son
personnage, sa folie et la peur qui en découle ; un personnage
sauvage au sens premier du terme, issu de la sauvage nature.
Un être apathique, odieux, implacable et un maniaque à
la personnalité ferme. On espérait ressortir de
ce film comme on était ressorti du Silence des
agneaux : pétrifié.