Les poings contre les murs est-il un
film de zonzon de plus ? Clairement : non. Si l'on retrouve certains de
ses codes, ses clans, ses chefs, on est loin de toutes caricatures, fantasmes
cinématographiques du monde de la prison (bodybuilders, sectarisme,
homosexualité, matons pervers...etc). L'angle est ici l'hyper-réalisme
et celui du portrait : un taulard pas comme les autres, un fou furieux
que l'on va apprendre à connaître, à comprendre. La
démonstration ? La prison n'est pas un hôpital mais un lieu
administratif sans âme. MacKenzie film ce monde avec une grande
simplicité, moins formellement que "fondamentalement",
discrètement et par petites touches immersives, géniales,
qui mettent les personnages au centre, capte la violence inhérente
et la claustrophobie des lieux. Et puis il y a cet acteur (Jack O'Connell),
dont se dégage quelque chose que j'avais déjà ressenti
chez un Tom Hardy : impressionnant, renversant et effrayant, campant un
homme déjà foutu depuis sa naissance, un être blessé
au plus profond de son âme. Un sacré moment de cinéma,
un monde dégénérés. |