Pourquoi donc Pirates n'a-t-il pas connu le
même succès et la même renommée que
Le bal des
vampires ?
Parce que le film ne constitue pas une louable et drôlatique
relecture du genre ? Pirates narre les aventures
d'un capitaine et de son moussaillon, sans bateau, recueillis
bien malgré eux par une navette espagnole.
Ce n'est pas l'humour qui fera émerger le film -facile
et pesant-, ni l'hameçon proposé par le scénario
-tout aussi paresseux-, les intentions assez limitées
-un heist movie et une mutinerie sur un navire- pas plus qu'un
potentiel de séduction à mille lieues d'un "Indiana
Jones". Même le pauvre Polanski ne semble pas à
l'aise du tout tant ses séquences de combat sont emplâtrées.
Loin d'être cependant mauvais, la direction artistique
restant même très fréquentable, c'est un
film qui se laisse suivre mais ne supporte pas les revisionnages,
les aventurettes de ces marins jouant à se faire prisonniers
et se libérer durant près de deux heures, avec
un toile de fond (de commerce) un trône en or massif,
restent peu séduisantes ; et cette manière de
sabrer les gens en hors-champs m'agace. En bref, ça manque
terriblement de combats à l'épée digne
de Fanfan la tulipe, d'abordages grandeur nature,
de coups de canons résonnants, d'acrobaties marines et
d'aventures toutes plus cabriolantes et exotiques les unes que
les autres. Les aspects "comiques" du film -loin de
la satyre voulu par son auteur- lui soufflant complètement
son côté épique... Allez : on replonge illico
dans "L'île au trésor" !