La Fincher touch.
Visuellement éclatant, on est littéralement
plongé dans ce film, tant par la profondeur de champ
que grâce à une caméra fabuleusement mobile
; la virtuosité de certains plans est proprement renversante
et cette manie qu'à cette caméra de passer dans
un trou de souris ne peut qu'enchanter. Et pourtant c'est
une oeuvre claustrophobique, un parfait et étouffant
huis-clos : la photo clinique, marquée, tour à
tour brunâtre, grisâtre ou jaunâtre, un
rien dépressive, le prouve aisément. De même
on ne verra plus l'extérieur à partir du moment
où les protagonistes pénètreront dans
ce fabuleux lieu, si ce n'est quelques plans assurément
nocturnes. Depuis les immenses et insensés intérieurs
des lieux jusqu'à la panic room, le piège se
refermera inéluctablement, comme dans une version New
yorkaise, moderne et immobilière de Rio bravo.
Un scénario malin qui trouve toujours son souffle,
maniant l'art du suspens avec jubilation et exaltation. Absolument
redoutable. F. Whitetaker et le casting y excellent.