Le plus sincère des hommages rendus au films d'horreur
des années 50, et plus particulièrement au mentor
de J. Dante : Roger Corman.
Entièrement dévoué à rendre hommage,
il l'est pour ce ciné cheap, racoleur et passionné,
celui qui tente par tous les moyens de rameuter un public de
plus en plus exigeant et blasé dans les salles obscures
(le film dans le film -Mant- vaut son pesant
d'or !). Tout autant qu'un hommage à ces salles obscures
et à leur personnel, à ses fans et aux séances
agitées. Hommage aux golden years américaines
et à Key West.
Sur fond de crise de la Baie des cochons, Panic à
Florida Beach est une œuvre qui discourt sur la
peur, réelle ou fictive, la peur du nucléaire
ou celle des monstres de cinoche.
Mais c'est également un scénario mordant sur la
bêtise humaine (le racisme, les psychoses irraisonnées...)
avec une attaque en règle contre les obscurantistes,
mettant ces ignares rétrogrades face à une réalité
tellement plus cruelle que celle des films : le monde actuel
! Le scénario est un petit bijou du genre, traitant avec
justesse de l'adolescence, démultipliant les personnages
passionnants, et ne laissant jamais le spectateur souffler juqu'en
un final absolument éloquent. John Goodman se régale
et nous communique son plaisir de comédien.
Touchant, vibrant et authentique, Matinee est
un petit chef d'oeuvre d'émotion qui rend, enfin, un
dernier... hommage ; à William
Castle.