Nos étoiles contraires débute
pour nous avec appréhension : vont-ils faire d'un sujet
délicat et larmoyant un fade drame ? Mais on finira par
se rassurer : le film déborde de joie et surtout d'amour,
prend une certaine distance avec son sujet, le magnifie au gré
d'une belle métaphore avec le roman ; et il finit par
se passer quelque chose. Quelque chose entre des acteurs pourtant
sur la corde raide (2 acteurs croisés sur Divergente
& Hunger games), mais tous très
justes, quelque chose entre les personnages. Cela tient au ton
tout particulier, propre au ciné indépendant américain,
qui transpire ici, un rien cru, parfois même cruel (la
scène avec l'écrivain / Dafoe), des personnages
conséquents -notamment celui interprété
par A. Elgort- et une vision bouleversante, différente
du monde à travers les yeux de deux malades à
qui il ne restent plus que l'amour et une poignée de
jours devant eux, une vision déformée et pourtant
très juste, une certaine façon de se l'approprier,
de l'appréhender autrement. Il manque sans doute un petit
je-ne-sais-quoi pour m'emballer définitivement, mais
le film devient de plus en plus touchant, étend son emprise
sur nous et tourne merveilleusement en dérision l'acte
de mort. La réalisation très fine n'est pas non
plus innocente dans notre plaisir. 'If you want the rainbow,
you gotta put up with the rain".