Des images sublimement ocres pour un alignement de séquences
à la violence accablante.
Autour d'une scène de traffic de drogue qui a mal tournée,
en plein désert, tournent plusieurs hommes : un shérif
avisé et son jeune adjoint, un quidam et une valise pleine
d'argent, et un tueur sanguinaire, froid comme la mort, qui
lui court après.
Commençons par le plus cinglant : les scènes introduisant
Javier Bardem sont catégoriquement démentielles,
il y délivre une interprétation possédée,
au calme glaçant, fardée de dialogues en apesanteur,
ponctuée de meurtres originaux et traumatisants. Il y
campe l'un des méchants les plus emblématiques
de la filmo des Bros. Peut-être même du cinéma.
Les frangins n'ont pas leur pareil pour faire monter la sauce,
rendre la tension de plus en plus palpable. A travers des images
qui atteignent parfois le sublime, No country
s'avère être un thriller saignant et douloureux,
tout à la fois posé et enragé la seconde
d'après, maniant à la perfection un déchainement
de rage qui surgit et vous cloue au fauteuil. Maniant par la
même l'humour avec une délicatesse infime. Grandiose.