Night run ou la fin de carrière triste
de L. Neeson (remember La liste de Schindler,
Rob Roy, Gangs of New York...).
Le genre de film où vous vous dites constamment : "Mais,
c'est pas un remake ?". Réponse : Non... Un scénario
cousu de fil blanc, quasiment transparent, avec un vieux de
la vieille qui ressort son flingue planqué sous l'évier
pour aller sauver son fils (j'ai dit "son fils", pas
"sa fille") ; alors pour faire passer la pillule le
gars en question est un vrai bad guy, avec une vraie conscience.
Et puis on en rajoute un peu pour noyer le poisson : quelques
méchants supplémentaires (ceux sans âme,
ceux avec un code de l'honneur, les flics ripoux) mais en oubliant
de leur donner une vraie dimension cinématographique,
quand on ne les oublie pas purement et simplement de peur de
perdre le spectateur. Non : Night run vole
vraiment bas, parrainé par un Collet-Serra faiblard quand
il ne rate pas le coche essentiel, celui qui aurait sauver son
film de la banqueroute : lui donner une âme noctambule,
une ambiance nocturne, une saveur ; comme avait si bien su le
faire en son temps Scorsese, notamment avec After hours.
Non : la photo n'y suffit pas, elle est même trop lisse,
la belle musique d'ambiance -ce qu'il y a de mieux dans le film-
non plus. C'est une oeuvre avec un arrière-goût
qui lui empêche de transmettre aux spectateurs toute notion
de tension et de peur ; et cela sans évoquer la psychologie
bas du plafond des personnages (papa n'a pas été
bon, mais il l'a fait exprès).