Remake du film éponyme de
J.
L. Thompson -comme en témoigne la présence
des 3 stars de l'original : R. Mitchum, G. Peck et M. Balsam-,
ce fut la première fois que je vis une œuvre de
Scorsese au cinéma. Et, du haut de ma cinéphilie
débutante, je me souviens avoir été déçu
suite à la projection : ce n'était pas un très
grand film, pourtant très agréable, mais mineur
dans la filmo de ce géant du 7ème art. Quand est-il
aujourd'hui ?
Un taulard retrouve l'avocat qui l'a fait tomber et le harcèle,
ainsi que sa famille, sombrant dans une folie meurtrière.
Le tout sous la houlette d'un immense talent dont le sens aigu
des images fait toujours merveille : exception faite des dernières
séquences, cafouilleuses et peu approximatives (la caméra
tournoyante sur elle-même). Bien ancré dans une
mode très 90's, le film n'apporte cependant sans doute
pas grand chose au genre, quand l'oiginal détonnait :
on le trouvera parfois un peu grossier, manquant de suspens
même ; les révélations sur les motivations
de Max cady se font à mon sens trop tôt dans l'histoire.
Et d'un autre côté le scénario ne révèle
pas assez : la préparation de ce vengeur ultime se limite
à de la simple musculation, quelques phrases explicatives,
alors que nous avons un tueur implacable, préparé,
physiquement et mentalement, mieux qu'une machine. L'aspect
réflexif sur la confrontation entre le Bien et le Mal,
la conscience en quelque sorte, reste l'atout majeur de l'histoire
: car cet avocat n'est pas blanc comme neige...
Cape fear reste cependant un excellent thriller,
sacrément efficace et vicieux, avec un De Niro déchaîné,
jouant le plus psychopathe des tueurs, dont la confrontation
avec J. Lewis, à travers une bien troublante relation,
restera marquante.
Notons que cette version reprend le formidable thème
musical que B. Herrman avait composé en 1962.