Noir et désespéré jusqu'au bout de la pelicule... ou presque. Voici, après le sublime 36 quai des orfèvres -désormais référence du genre-, un nouveau polar crépusculaire, sans un brin de soleil, où la seule lumière du jour nous provient d'un éclair blâfard, la seule lumière émerge d'une clarté maladive et forcément artificielle. Auteuil a retrouvé son génie après s'être égaré ça et là dans quelques comédies indignes de lui. Marchal y est absolument époustouflant, il compose ses plans comme autant de tableau de Goya. Si dans la première demi-heure le scénario manque de nous surprendre, ne parvenant pas à effacer cette impression de classicisme forcé où le film se présente au spectateur, le meilleur reste à venir. Car le réalisme irréprochable prend le dessus et trouve son magnifique créneau. Une oeuvre sur la survie d'une espèce urbaine salie par son propre travail, la survie face aux drames - Un film qui vous plonge dans les abîmes de l'âme humaine, la déprime imprimée sur écran, une oeuvre puissante sur la mort et la détresse humaine en générale. |