Men, women and children nous rappelle, si
besoin était, que notre monde est hyper-connecté
et a évolué à très, très
grande vitesse : "youporn" enterre les calendriers
coquins de papa, les ados étalent leur vie sur le web
et leur téléphone plutôt que sur un journal
intime de papier, ils sont accros aux video games plutôt
qu'au sport, anorexiques et mal dans leur peau, ils découvrent
la sexualité trop tôt et confondent l'amour avec
du porno, ils rêvent d'une célébrité
facile mais éphémère ; et en 2014 les gens
se rencontre autant sur la toile qu'en vrai, pour le meilleur
et pour le pire. Il est clair que j'ai eu du mal à situer
ce film : il ne nous apprend fondamentalement rien et reste
la plupart du temps un catalogue de nos tics modernes, le scénario
a d'ailleurs du mal à dépasser ce cadre stricto
sensus, à déboucher sur une vraie réflexion,
une critique voir des propositions morales ou sociétales,
en tous les cas une pensée, une opinion. Alors qu'en
penser ? Internet pervertirait-il nos sociétés
ou n'est-ce qu'une simple évolution de celles-ci ? Que
fait-on de ces ados new age en plein désoeuvrement moral
et sexuel ? Dans ce film tout un chacun semble subir ou se satisfaire
de cette situation et la seule réaction sera celle, totalement
abusive et dangereuse, de cette mère hyper-protectrice
mise en parallèle avec une autre maman trop laxiste.
Voilà le syndrome de ce film : Laissez suggérer
mollement qu'il faut trouver un juste milieu -O surprise- et
ne s'intéresser finalement et seulement qu'à la
jeunesse dorée américaine, laissant la jeunesse
d'un L. Clark et ses problèmes bien plus profonds et
graves, le plus loin possible de l'écran. D'où
viennent ces nouveaux besoins ? En quoi sont-ils criticables
voir blâmables ? Pourquoi ce renfermement, ce manque,
cette communication devenue symbolique ? L'explosion de la cellule
familiale -simplement suggérée ou est-ce un simple
hasard ?- n'a-t-elle pas plus d'impact sur nos gosses que les
nouvelles technologies ? J'ai envie de dire à la vue
de ce fatras un peu lourd bien que souvent rigolo et aux clins
d'oeil sympathiques : "Pauvres gosses de riches".