Maps to the stars débute doucement,
en s'appuyant de toutes ses forces sur des dialogues pointilleux
avant de prendre progressivement son envol. Cronenberg nous
propose une réalisation serrée, stricte, froide
et sans doute un peu raide ; H. Shore appuie là où
ça fait mal et nous met mal à l'aise. Voici le
film ultime (façon de parler...) sur les backstages hollywoodiens
et leurs drames abjectes : plus trash tu meurs, le penchant
violent et sexué de ce qui nous est montré par
les grands studios. Tout nous est dévoilé dans
ce microcosme de stars : les petites guerres carriéristes,
les luttes d'égo, les secrets sombres et hideux (la "carte"
du scénario, le coeur de l'histoire), le bûcher
des vanités, la bourgeoisie suante, puante, névrosée,
droguée, perverse, des êtres humains tellement
dans la paraître qu'ils en deviennent pestiférés
une fois trop vieux, des êtres creux, toujours dans le...
faux semblant. Une oeuvre profonde sur les fous qui habitent
Hollywood, ceux qui en rêvent, et une métaphore
sans tabou de ces gens tellement repliés sur eux-mêmes
qu'ils en viennent à se reproduire involontairement entre
eux pour perpétrer leur "lignée" : tels
la noblesse d'une autre époque. Et pourquoi voient-ils
des morts ? Simplement parce que c'est le seul moyen de leur
rappeler qu'ils ne sont nullement éternels... seulement
sur les écrans (la fille qui reprend le rôle de
sa mère), et encore. Toujours aussi charnel...