Love & mercy n'est pas un biopic des
Beach Boys, Love & mercy n'est pas un biopic
tout court, Love & mercy n'est pas ce à
quoi je m'attendais mais il est bien meilleur. Car à
la question "Les gens célèbres et talentueux
sont-ils toujours plus intéressants que le commun des
mortels, tellement qu'ils valent un biopic ?" ; la réponse
est "Non", cent fois "Non". Mais pas dans
ce cas. Ayant écouté la musique des Beach boys
étant jeune, je n'en avais que le souvenir de chansonnettes
aussi couillonnes qu'une mélodie de Claude François,
à peine améliorées par deux ou trois notes
faciles à retenir et donc mélodiques. Et j'ai
découvert avec ce film tout autre chose, tout un univers
bien plus riche et complexe que ce que je croyais.
Ce film ne caresse pas notre "héros" dans le
sens du poil : Brian Wilson parait angoissé, étrange
dès le début ; on découvrira qu'il souffre
d'une grave maladie mentale. Pire : une partie de sa vie fut
un enfer inimaginable. Quelques aller-retours dans le passé
nous permettent de découvrir tout cela et bien plus encore
: car le coeur du sujet est ici le génie artistique.
Une oeuvre qui suit et souligne parfaitement le processus de
création artistique -Wilson étant non seulement
un passionné fou, un travailleur acharné et perfectionniste,
mais un homme avec des visions comme l'étaient tant de
génies musicaux avant lui-, un réalisateur qui
porte son oeuvre de façon sensée et brillante.
A suivre de près. Une oeuvre superbe sur le véritable
sens de l'art (Vs la musique populaire, facile et sans âme),
ces artistes qui peinent à s'exprimer (belle métaphore
que celle de ce médecin qui muselle son patient...) ainsi
que, finalement, la fine frontière qui sépare
le génie de la folie. Un film extrêmement riche
qui vous prend à rebrousse-poil et où l'on découvre
un aspect méconnu des fameux Beach boys, l'envers d'un
décor que l'on a peine à imaginer et un homme
qu'il est bon de découvrir. Ah, j'oubliais : John Cusack
part favori pour les Oscar : il est bouleversant, tout en finesse
et réellement impressionnant.