Lost River avait tout pour me plaire... au
début. Ambiance... une ville fantôme - Une musique
délicate, entêtante et tout aussi inquiétante
- Une société minée par une crise économique
- Des personnages qui cherchent à s'en sortir. Et Gosling
qui soigne tout particulièrement ses images. Une oeuvre
étrange, lancinante, qui se frotterait presque au fantastique
lynchien, insidieusement (Le club secret, la ville engloutie
et... B. Steele) mais qui se heurte à un problème
de scénario. Une fois les jalons posés, celui-ci
refuse catégoriquement d'avancer et devient vaporeux
et d'un ennui de plus en plus pesant, mal aidé d'une
histoire lunatique et fantasque, trop décalée
et perso (sans doute...). Une fausse ambiance, un désir
mal-assouvi, dont on ne situe jamais l'intérêt
(mise à part l'hommage au Grand-Guignol et ses vertus)
et qui devient profondément nébuleux. Il y a dans
ce film autant de magie que de lourdeur, de longueurs dûes
à un scénario traine-savate. De plus c'est bêtement
violent et insupportablement flou sur la fin.