A la vision de "Lincoln" ont sent
que les images enveloppent le spectateur et le transportent
dans un univers passé, marqué, le sublimant. On
nous présente surtout la machinerie politique américaine
de l'époque (un président qui reçoit les
réclamations de son peuple, en personne, dans le bureau
ovale !) en se concentrant, se focalisant même, sur ce
fameux amendement censé mettre à la fois fin à
l'esclavage et à la Guerre de Sécession. Et à
mon avis c'est là que le film pêche, que découle
cette sensation de longueur, de lourdeur ; Lincoln se transforme
bien vite en une oeuvre "législative", très
fortement dialoguée puisque débattue, et ce n'est
pas les fébriles mouvements avant ou lattéraux
de la caméra de Steven qui y changeront quoique ce soit.
Un film épaissit de détails plus précis
que véritablement intéressants, de précisions
servant à une leçon d'histoire pour spécialistes
(la preuve : une erreur historique, même minime, a seulement
été relevée par un député
du Connecticut), moins que pour le spectateur qui a également
besoin de se divertir tout en apprenant. Même les personnages
sont écrasés par le texte et on apprendra finalement
pas grand chose de ce président dont le film porte pourtant
le nom, malgré l'interprétation viscérale
de Day-Lewis à qui on laisse peu de place. Beau mais
interminable.