Le labyrinthe du silence ou comment le peuple
allemand préférait, après la Seconde Guerre
Mondiale, oublier plutôt que punir ; oublier pour panser
ses plaies plutôt que punir pour définitivement
oublier. Un sujet méritoire et vraiment captivant qui
nous permet de nous rappeler que le devoir de mémoire
n'est pas à sens unique... Un regard interne sur l'Allemagne
post-nazi et son histoire qui refait surface puisqu'elle n'a
jamais été vraiment ensevelie (Nuremberg n'avait
puni que les hauts responsables). Un film passionnant sur le
travail de justice, la fine frontière entre le militaire
et le civil et l'histoire de ces allemands qui s'en sont pris
à d'autres allemands, leurs semblables, leurs frères.
Ces personnages judicaires nous redonnent courage quand on se
rend compte qu'ils représentent le meilleur de l'espèce
humaine. Des êtres qui finiront par trouver son chemin
au travers d'une double problématique -qui finalement
se rejoint-, celle du labyrinthe (administratif tout d'abord,
et judiciaire : il y avait autant de coupables à Auschwitz
que de soldats allemands) et celle du fameux silence qui rendait
muets ces gens en proie à douter de leur propre père,
de leur propres amis, de leurs propres voisins quant à
leur passé supposé. Ce film rappelle qu'il ne
suffit que d'une chose pour découvrir la vérité
: ouvrir les yeux bien grands et affronter ses démons.
Condition sine qua non pour enterrer le passé, même
le plus abominable des passés.