Jeune et jolie : une tempête dans un
verre d'eau ? Provoc gratuite (le titre en lui-même !)
ou vrai film de ciné ? Cela débute comme l'histoire
totalement banale d'une ado, d'un été, d'un 1er
amour, d'une 1ère expérience sexuelle. 15 minutes
d'un ennui confondant... avant les scènes de prostitution.
Métaphore brutale du passage à l'âge adulte
(la jeune fille ne sort-elle pas littéralement de son
corps ?), souligné d'un regard froid, sans amour ni sentiment
sur un monde de sexe, un monde désabusé. Métaphore
destinée à dynamiter un "teenage movie"
que l'on pourrait croire intellectualisant ? A moins que ce
ne soit que un regard très personnel posé sur
les femmes : des objets bassement sexuels (Cf. les interview
du réalisateur ; la mère infidèle) ? Ozon
brouille les pistes : le passage est abrupt, la motivation floue,
les questions fusent et les réponses son absentes. Le
film crée le malaise et reste ambigu face à ce
qui n'est pourtant qu'un cas de nymphomanie évident,
le scénario n'oubliant d'ailleurs pas d'être critique
: la jeune fille est jugée par le regard de la société
(sa mère, celui de la police, du psy) ; et par le nôtre,
spectateurs intelligents. Elle est malade, obéissant
à de basses pulsions sans motivation, générant
la honte et le malheur jusque dans son regard. L'actrice est
toute en nuances et le film possède l'avantage de l'originalité
et d'une atmosphère glauque qui nous ramène aux
toutes premières oeuvres du réalisateur. Du pur
Ozon : formellement bon, mais filmant la bassesse humaine comme
d'autre le font d'une love story ou de tout autre chose.