Jamais de la vie est un film social "à
la française" et une belle réussite pour
son brillant auteur (Jolivet reste l'un des plus méconnus
et intéressants réalisateurs français).
Un film sur les petites gens, les "vous", les "moi",
les "nous" quoi ; avec leurs petits problèmes
et leurs grosses galères financières, la banalité
d'un quotidien qui ressemble de plus en plus à de la
survie sociale plutôt qu'à de la vie civile. Jolivet
habille son film d'un certain velour, peut-être un peu
plus rêche cette fois, Jolivet embauche l'un des meilleurs
acteurs du vieux continent (Olivier Gourmet). Il double tout
cela d'un faux polar, faux puisque ne respectant pas les codes
d'un genre trop balisé, mais gardant en tête le
réalisme de son travail, sa sauvagerie primaire. Voici
le drame d'une part de plus en plus importante des travailleurs
français, leur misère sociale, leur misère
médical, leur misère légale. Brut et au
final terriblement humain. Il manque à cette oeuvre un
peu plus de crasse, de puissance dévastatrice et de démonstration.
Mais pas trop non plus.
L'un des plus gros bides en salles de son réalisateur
: le monde est décidément bien injuste...