L'interview qui tue nous présente
deux artisans de la trash TV américaine en mode "rédemption",
cherchant le sérieux nécessaire pour se valoriser aux yeux
de la télé d'information mais devenant au final deux instruments
politiques du gouvernement. Le film est un peu prompt à aller en
besogne, il n'est pas toujours très drôle et un rien trop
léger pour être réellement savoureux ; et J. Franco
en fait vraiment des caisses. Dans le fond que faut-il en retirer ? C'est
une attaque en règle contre le régime de Pyongyang, une
bonne vieille caricature (en grossissant le trait et en s'appuyant toujours
sur quelque chose de factuelle), une façon comme une autre de ridiculiser
ce dictateur forcément égocentrique, cette espèce
en voie de disparition. Un instrument de propagande pro US ? Oui et non
: on est aussi et parfois dans l'autocritique, posant même un temps
la question de savoir qui manipule qui (bien qu'on connaisse la réponse...),
celle de découvrir l'autre et gratter la surface des a priori.
Oui, mais ça reste embryonnaire, touchant que du bout des doigts
la politique et la critique de fond, et dans le film on reste bien évidemment
très manichéen, avec les gentils du côté US
et les méchants de l'autre. Fort heureusement le film est parfois
hilarant dans son genre ; hilarant mais plus gore que drôle au final. |