Human ou toute la complexité de l'espèce
humaine. Alternant de somptueuses images auxquelles Y. Arthus-Bertrand
nous avait déjà habitués et des "interviews"
d'anonymes, face caméra, sur fond noir, ce documentaire
nous interpelle même s'il n'est ni exhaustif ni assez
fouillé. Le réalisateur filme les sentiments humains
à travers des visages, des regards des témoignages
poignants, séduisants, émouvants, durs, d'hommes
et de femmes issus de continents et de peuples différents
mais dont les intérêts et les problèmes
sont tristement différents (problèmes de riches
Vs problèmes de pauvres). L'amour, la haine, le repentir,
le bonheur, la guerre, les horreurs humaines, la mort, la famille,
les inégalité, la pauvreté, l'économie,
la politique ; le témoignage d'un migrant. Et toujours
ces magnifiques images alternées pour nous rappeler que
nous vivons sur une planète somptueuse, qui a tout à
nous offrir, mais que certains, un si petit nombre, exploite
égoïstement. Ce docu n'est ni une leçon de
philosophie, ni une leçon d'économie politique,
mais plutôt un témoignage, une longue leçon
de vie, par bribes, un maelstrom de paroles et de thèmes
qui viennent du fond de coeurs humains. Pour nous rappeler à
nous autres, citoyens du Monde d'en haut, à quel point
nous sommes heureux et riches, trop, face à ces inégalités
insupportables et injustes puisque le fruit de notre système
de valeur moderne où l'argent, le pouvoir a plus de place
que l'humain... Seuls les indices économiques ont valeur
de références. Un film simple, direct, pur et
épuré, très émouvant ; un film qui
tente de réveiller à nouveau nos consciences endormies,
sourdes ou aveugles. Un film, hélas, inutile, car s'adressant
à ce petit peuple qui a que si peu de pouvoir. Un film
sur l'inhumanité de l'espèce humaine appelant
insidieusement aux partages des richesses entre les peuples
pour supprimer des inégalités de plus en plus
intolérables. On pourra toujours reprocher à cet
exercice 'face caméra" son "indécence",
mais je lui opposerai plutôt son intégrité
et sa sincérité ; l'indécence est plutôt
cela que le film dénonce. En conclusion je retiendrai
cette phrase exceptionnelle de l'ex-président de l'Uruguay
(José Mujica), rare homme politique pour lequel j'ai
le plus grand respect dans la mesure où il parle avec
son coeur et sa conscience : "Il est lamentable de gaspiller
sa vie à perdre sa liberté".