L'homme irrationnel ou
le plus mauvais film de son auteur (et je les ai tous vus !)
? Woody se rêve-t-il en ex-tombeur (sic !), professeur
de philo universitaire (il s'est fait virer de la fac en tant
qu'étudiant) bedonnant et broyant du noir (un dérivé
de sa marque de fabrique) ? Après une première
partie tenant du cours de philo façon Reader's digest
et une histoire de cul barbante, on attend encore le pire avec
la supposée relation woodyallennienne entre un homme
mûr et une jeune étudiante (re-sic !!!) ; et Woody
va succomber à la tentation de façon grossière
et vulgaire, fantasme naïf et déplacé. Derrière
la caméra ce n'est guère mieux : Allen nous fait
le coup du "théatre filmé" et toutes
les pulsations de son film semblent être contenues dans
un simple travelling... Cela aurait pu être un film passionnant
sur le malheur, le hasard et la justice. Il en a à peine
la saveur. Pourtant le scénario prend un virage salvateur
et à 90 °, du moins le croit-on dans un premier temps,
mais ça restera pour ainsi dire au stade de l'idée
vu le peu d'attrait que l'auteur insuffle à cette dernière.
Un simple évènement scénaristique qu'il
aurait été préférable de voir plus
réflexif et même philosophique afin qu'il résonne
assez dans l'histoire. Indigent. Vous ne me croyez pas ? Regardez
l'interminable, l'hyper-didactique scène où la
petite amie reconstitue la scène du crime pour vous persuader
que ce scénario n'est que de la poudre aux yeux... Mauvais
; et pourtant Dieu sait si j'apprécie Woody.