Il se trouve que j'ai vu "Hitchcock"
et "Lincoln" à quelques jours
d'intervalle : et bien on pourrait tout à fait en inverser
les critiques, positiver le négatif de "Lincoln"
et vice et versa. Car ici la réalisation est indigente
moins qu'indigeste, mais tout à fait indigne du travail
du maître (sans pour autant devoir essayer d'arriver à
sa hauteur : mais le simple clin d'oeil à Fenêtre
sur cour reste un peu léger). D'un autre côté,
le scénario, évoquant très justement la
production chaotique, le tournage et la distribution d'un de
ses chefs-d'oeuvres du maitre (Psychose) et profitant de ce
moment de sa vie pour nous faire découvrir en profondeur
un personnage atypique, intègre, grande gueule, bourré
d'humour à l'anglaise, jaloux, aimant les belles et bonnes
choses, la richesse méritée, perfectionniste et
quasi tortionnaire, publicitaire de génie qui fera des
émules. Le tout servi par une palette de grands acteurs
qui nous font vivre de l'intérieur ce moment unique,
cette déclaration d'amour au cinéma aidée
d'anecdotes croustillantes, de références pour
cinéphiles aigües et de pages d'histoire du cinéma
(les rétroprojections, le code Hays...etc). La musique
est beaucoup plus proche de l'hommage à B. Herrmann que
cette mise en scène un peu trop sage.