Hannah Arendt décolle très lentement
: s'il n'y avait un réalisateur pour mettre un tant soit
peu en valeur et les scènes dialoguées et, par
extension, le film, on crierait au navet intellectualisant.
Il faudra 3/4 d'heure pour voir que le film ne s'arrête
pas à n'être qu'un sous-musée de la déportation
sans intérêt que celui de se donner bonne conscience,
sans intérêt pour qui ne serait pas cultivé
ou historiquement trop à droite. Mais le film pose alors
des questions essentielles : et si le monstre nazi sur le banc
des accusés n'était qu'un pion aveugle, zélé
et trop fidèle ? Le film essaie de faire la balance entre
conscience culturelle et justice, met en parallèle la
loi, la morale et la conscience humaine, la conscience de tout
un peuple (justice) et la conscience journalistique ('vérité).
Mais le film se borne, de peur d'être trop sérieux,
à des considérations évasives et guère
intéressantes, à une espèce de biographie
partielle et dispersée d'une femme pleine de courage.